Mode de jouir au féminin, Marie-Hélène Brousse
Par Hélène Casaus ; Le livre de Marie-Hélène Brousse, Mode de jouir au féminin, sorti en 2020 aux éditions Navarin, est un objet singulier, tant par son contenu que sa forme. Cent pages, un format resserré donc, pour une exploration du féminin, hors genre, au-delà du fantasme et à partir d’un concept issu de la physique : le vide.
Marie-Hélène Brousse en fait usage, le subvertit, le met à l’épreuve de la clinique. Sa méthode sort des chemins battus tout autant. En effet, outre la rigueur de la démarche, c’est par l’articulation de trois registres que l’élaboration se développe : une lecture orientée des différents moments de l’enseignement de Lacan et de l’apport de J.-A. Miller concernant le binaire femme-mère.
La rencontre avec les textes se fait à la lumière de l’expérience analytique. L’extraction de quelques « signifiants épars » de quinze cures de femmes, comme fondement d’un nouveau concept : l’hétérotisme qui produit un savoir inédit quant au mode de jouir au féminin. L’expérience personnelle de la cure analytique, ses avancées, ses butées, comme soubassement de cette production d’un savoir, singulier, transmissible, heuristique. Ces trois registres se nouent dans une écriture conceptuelle incarnée, où l’on entend l’énonciation d’une femme, analysante, psychanalyste qui fut Analyste de l’École de la Cause freudienne. Un livre vivant, à lire, relire, lire encore, qui concerne chacun de nous.
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