L’éthique du vivant en psychanalyse
Présentation :
Comment supporter la vie ? Comment penser la mort dans une époque où la passion de la fin et, à contrario, celle de l’illimité gagne les esprits ? Cet ouvrage montre comment s’instaure en chacun le sentiment de la vie et les choix éthiques qu’impliquent le fait d’être vivant.
Vivre et mourir n’ont rien de naturel. La pulsion de vie et la pulsion de mort s’opposent. La perspective de la mort peut momentanément rassurer. Mais la perte du sens de la vie et l’installation durable en soi de l’idée de la mort signent le recul du désir et le détachement de la vie. Ma pratique auprès des patients, des familles et des équipes montre que, laissé seul le sujet est voué à la répétition et à la peur, d’où peuvent surgir le découragement et le renoncement à vivre. Si la valeur d’une existence s’éprouve, la parole analytique est un lien par lequel chacun peut renouer avec son désir.
Caroline Doucet est maîtresse de conférences au département de psychanalyse de l’université Paris 8. Autrice d’ouvrages sur la pratique psychanalytique en service de médecine et de psychiatrie. Psychologue clinicienne, elle exerce la psychanalyse à Rennes. Elle est membre de l’École de la Cause freudienne et de l’Association Mondiale de psychanalyse.
Sommaire :
Remerciements
Prologue par Christiane Alberti
Introduction. Les enjeux du vivant
Vie et existence : le non-rapport
La vraie vie n’existe pas
La vie s’immisce dans les interstices
Le consentement à la vie
Le tragique de la vie : désir de vivre et non-rapport
Désir et sentiment de la vie
L’influence de la mort sur la vie
Une confiance indéfectible
« La vie même, se structure d’un nœud »
Le nœud de la vie : l’objet a
La dérive de la vie : orientation
Chapitre II. L’inscription dans le langage, acte et conséquences
La sensibilité au langage
Le parasitisme langagier
La rencontre des mots avec le corps, le motérialisme
Aliénation et séparation
La dimension sociale du parlêtre
Trauma, fantasme et symptôme
La réalité sexuelle et sa relation à l’inconscient
Le recours au fantasme
« L’angoisse, née avec la vie »
L’angoisse de la naissance : un prototype de l’angoisse
L’angoisse, un affect central
L’inquiétante étrangeté
La peur n’est pas l’angoisse
L’angoisse comme signal, l’angoisse comme défense
L’angoisse comme voie d’accès au réel
Le désir, antidote à l’angoisse
Besoin, demande, désir
La voie de l’objet
« Le désir contre la normalisation sociale »
Se nommer c’est exister, un enseignement issu du cinéma
Le désir d’appartenance
Migrations et logiques subjectives
Perte d’identité et perte du sens de la vie
Chapitre III. Ce qui résiste à l’épreuve de l’existence
Topologie et pratique clinique
Ex-sistence, consistance, trou
Les preuves de l’ex-sistence
Ex-sistence et signifiant absolu
Sens et ex-sistence
Revalorisation de l’imaginaire
Consistance du corps
L’appropriation du corps
Nous avons un corps
Les effets du langage dans le corps
Tout sujet a un rapport au signifiant et à la jouissance
L’humain est un composé trinitaire
Les trois dimensions du corps
Le corps souffrant
Se faire un corps et vivre la pulsion
La guérison en psychanalyse : un savoir y faire avec l’intraitable
La guérison en psychanalyse
Le symptôme, voie royale de la psychanalyse
Le symptôme dépend de l’Autre
Le nouveau et l’ancien
Chapitre IV. Éthique du vivant, psychanalyse pure et appliquée
L’éthique analytique : une éthique unique
L’acte et la cause
Éthique de l’acte, entre demande et malentendu
Les enjeux de la parole : dire est un acte
Psychanalyse appliquée en service hospitalier : une pragmatique paradoxale
Discours médical et biopolitique, l’envers de la singularité du cas
Supervision des pratiques soignantes : élaborer la clinique
Éthique psychanalytique en services de médecine : l’envers des discours universalistes
Chapitre V. Le rapport à la vie, ce que change une analyse
L’amour supplée au rapport sexuel qu’il n’y a pas
Apories du sexe et conditions d’amour
L’amour lie :la jouissance et le désir
Un enseignement de la littérature : L’amour au temps du choléra
Pallier l’atteinte du sentiment de la vie
Le sentiment de la vie et l’époque
Amour et littérature : la voie du sinthome
De l’angoisse au désir de vivre, un bref parcours analytique
À la fin de l’analyse, un gain de vie
Lettre du sinthome et fin d’analyse
Le sinthome existentiel : un événement de vie
Psychanalyse et lien social, la logique du pas-tout
S’analyser féminise
Les femmes et la liberté
La psychanalyse, une expérience de parole
Du bien-dire à savoir-lire-autrement
La logique du pas-tout
Rien n’est tout
Le pas-tout et le collectif
Un parfum de psychanalyse
Conclusion. Une analyse simplifie la vie
Postface par François Ansermet
Bibliographie
