Ce numéro offre à la lecture les actes du colloque de l’ACF-VD intitulé Pourquoi la guerre ? La paix, délire ou fiction ? ainsi qu’une conférence de Dalila Arpin. Les auteurs interrogent la question du collectif et la nécessité de l’engagement du psychanalyste.
Sommaire
Désigner l’opacité – Florence Favier
Il n’y a pas de pulsion de paix – Marc Lévy
Polemos est le père de toutes choses – Philippe De Georges
Retrouver la mémoire – Claudia Gonzalez
Après la guerre: réconciliation, mémoire et responsabilité – Guy Briole
La cité nécessairement divisée – Francis Ratier
Fiction de paix, faux réel de la guerre – Enric Berenguer
École- Cartel – Passe – Dalila Arpin
Extraits de l’édito écrit par Emmanuelle Arnaud et Bernard Sadaillan
Les solutions collectives peuvent mener au pire quand elles émanent d’un phénomène d’identification à l’Idéal qui déchaine la pulsion de mort et la jouissance. Pour Freud, déjà, le collectif est « une multiplicité d’individus prenant le même objet comme Idéal du moi[1] ». Avec Lacan le recours à cette identification sera une réponse du sujet, marqué par le discord originaire, face à l’inexistence de l’Autre.
Cependant, le collectif peut s’avérer être une solution pour faire avec le discord et la jouissance qui habite le sujet, dans la mesure où il n’est plus l’affaire de « la masse » mais celle de sujets dans leurs singularités. Car, « une communauté est possible entre des sujets qui savent la nature des semblants, et dont l’idéal, le même pour tous n’est pas autre chose qu’une cause par chacun expérimentée au niveau de sa solitude subjective[2] ».
[1] Miller J-A., « Théorie de Turin sur le sujet de l’École (2000) », La Cause freudienne 2010/1 (N° 74), p. 134
[2] Ibid., p. 136